Hélène Jagot, conservatrice du musée municipale de La Roche sur Yon :

Nous avons posés quelques questionsrubon78 à Hélène Jagot, Conservatrice du musée de la Roche sur Yon. En effet, le musée possède une important fond photographique : zoom sur cette collection et son impact !

  • Pouvez vous nous présentez brièvement la collection du musée ?

H.Jagot : « Il s’agit d’une collection d’art contemporain qui comporte aujourd’hui environ 150 œuvres, avec un axe très fort sur la photographie dite « plasticienne ». Cette collection, atypique en Pays de la Loire et même en France pour un musée de taille modeste, s’est constituée à partir de 1983. Les conservateurs successifs – Yves-Michel Bernard, Anne Dary, Laurence Imbernon et Christelle Rochette – ont au cours des années enrichi le fonds photographique avec des œuvres représentatives des recherches artistiques du moment.

C’est le principal de notre collection d’art contemporain »

  • Comment ont été acquises ces œuvres photographiques ? Le musée continue t-il a acheter des œuvres ?

H.Jagot : « Les œuvres qui ont été acquises durant ces années sont aujourd’hui des pièces historiques ; et de nombreux artistes présents dans la collection du musée de La Roche-sur-Yon, comme Andy Warhol, Jeff Wall, Cindy Sherman, Thomas Ruff, Andreas Gursky, Christian Boltanski, Annette Messager, etc., sont également représentés dans les grandes collections publiques françaises (le Musée national d’art moderne – Centre Georges Pompidou, le Fonds national d’art contemporain, de nombreux Fonds régionaux d’art contemporain, etc.) et étrangères (Tate Modern de Londres, MoMA de New York, Whitney Museum of American Art, etc.).

Le musée de LRSY sort d’une longue période de fermeture et de perte de vitesse. Depuis quelques années, les expositions autour de la photographie contemporaine s’y multiplient et nous regagnons progressivement une place dans le réseau des institutions spécialisées. Malheureusement, les prix d’acquisition de la photographie ne sont plus ce qu’ils étaient dans les années 1980-1990 et il nous est difficile de continuer à acheter des très grands noms. Ils sont maintenant hors de prix… »

  • Le public est il sensible a la photo ? et  le public vendéen ?

H.Jagot : « Le public est en général assez dérouté par la photographie : soit les gens sont plutôt attirés par cette forme d’art car c’est une forme figurative plus évidente à appréhender, soit les gens sont assez réfractaires à considérer la photographie comme de l’art car ils ont l’impression (évidemment fausse) qu’ils pourraient faire les mêmes clichés que les artistes photographes.

Par ailleurs, ce médium est plus difficile à appréhender pour un public non urbain, moins coutumier des expositions d’art contemporain. »

  • Comment mettre en avant la photographie contemporaine ?

H.Jagot : « Nous travaillons sur des expositions de photographes contemporains en mettant l’accent sur l’explication des œuvres auprès du public. Nous essayons de relayer la parole de l’artiste qui est souvent plus claire et plus directe que celle du critique d’art pour un public néophyte. Le musée accueil également des photographes dans le cadre d’exposition au moins une fois par an. »

  • Quel est votre point vue sur l’actualité de la photo dans le grand ouest ?

H.Jagot : « Les institutions en photographie sont globalement assez dynamiques dans le Grand Ouest mais pas assez soutenues par les collectivités et les autres institutions. Ce domaine très spécifique a tout de même du mal à se faire une place en dehors des grandes manifestations nationales comme le mois de la photo à Paris ou le septembre de la photographie de Lyon.

L’Ouest de la France n’est pas particulièrement connu pour ses photographes et ceux qui ont atteint une renommée nationale ne soulignent pas leurs attaches géographiques. »

Laure Bonheme

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